La stratègie de "Pique Assiette" ou comment la D2 bat la D1

Publié le par PSO

Depuis la création de la deuxième division et de ses brillants résultats, son capitaine a lancé un défi au capitaine de la division 1.
Le duel D1 – D2 se traduit souvent par une joute verbale (amicale et sympathique et qui permet de canaliser l’esprit compétition de la section sur un des événements phare de MGC) entre Germain et Dominique.
 
Mais il est aussi, l’occasion d’organiser une rencontre D1-D2 où les joueurs de chaque équipe doivent défendre leurs couleurs afin soit de redorer son blason (D2) ou d’éviter de perdre son prestige (D1).
 
Cette année Germain et Dominique s’était mis d’accord (et ce n’est pas facile ! car une partie d’intox se joue déjà à cette occasion) pour convier les joueurs le 23 février sur le Golf de Donnery.
Pour ceux qui l’ignoreraient encore (bien que je doute qu’un seul membre de MGC ne connaisse pas cette destination tellement elle devient le centre des discussions de club house où se retrouvent les deux capitaines), Donnery se situent dans le Loiret. Le golf est caché dans une forêt située entre la Loire et la voie rapide direction Troyes (cette information a de l’importance pour ce qui va suivre, gardez la bien en mémoire !!) à une trentaine de kilomètre du centre d’Orléans en allant vers l’Est sur la rive Nord de la Loire.
Donnery est connu des habitués des Golfiades (voir auprès de Dominique pour s’inscrire à l’édition de 2008 qui aura lieu sur 3 jours à partir du 1er Mai), il est le théâtre d’exploits comme de drames (N’exagérons pas ce n’est qu’un jeu et jouer moins de dix, en net stableford n’est pas une catastrophe !) (si , si cela existe ! mais il faut participer aux Golfiades pour comprendre combien c’est difficile de scorer après les 36 trous de la veille, un diner bien arrosé, une partie de tarot se terminant tôt le matin, et parfois des ronflements de baleine provenant du larynx de son compagnon de chambre). Donnery quelque fois décrié, souvent aimé.
Vous aimerez certainement le calme des lieux, où les matins d’automne vous croiserez peut être sur les fairways un chevreuil, la majesté de l’endroit, renforcée par la présence du château du 17ème qui vous regarde de côté et ignore superbement votre plus beau swing. Vous aimerez moins le floc de votre balle sur le 4 le 14 ou le 15 où pourtant ces obstacles d’eau qui vous font des misères, rendent ce parcours attachant. C’est un parcours à l’ancienne, construit par les GI après la deuxième guerre mondiale contraints de s’occuper dans ses landes ligériennes. Parcours à l’ancienne disais-je, où les longs frappeurs n’ont que peu de raison de s’exprimer si ce n’est sur le 5 (par 5) atteignable en deux et sur le 18 monstre de par 4, mais où les stratèges et les joueurs de fer prennent du plaisir à attaquer des greens étroits et surélevés. Un parcours de poupée donc, dans un écrin de verdure ! Voilà le décor planté ; je vais pouvoir maintenant vous faire part. de cette journée du 23 février.
 
Depuis de nombreuses semaines les joueurs étaient maintenus sous-pression par un envoi continu de mail (il est vrai que Dominique maîtrise cette nouvelle technologie de communication depuis son départ en cessation d’activité (appelée communément : RETRAITE), on peut dire qu’il est un spécialiste des NTIC) pour les uns précisaient les modalités d’organisation, pour d’autres indiquaient l’ordre des parties et le trou sur lequel le départ était donné.
Voici l’organisation prévue :
-         départ en car de Massy à 6h30,
-         arrivée à Donnery 8h30
-         café ou échauffement selon le choix des joueurs,
-         départ sur le trou désigné à 9 heures.
Ceci était le story-board. Prêt pour que le film gagne les Oscars à la prochaine biennale de Massy. Moteur !
6h15. L’ensemble des joueurs de la D2 étaient présents entourant leur capitaine : GPS pour les intimes (Gentile Performer Supervisor). Un observateur aurait remarqué toute la tension qui régnait, ainsi que la forte motivation. Le Capitaine allait de l’un à l’autre prêcher la bonne parole, prodiguant les conseils de dernière minute, usant de psychologie pour trouver le mot juste, celui qui permet à tout compétiteur de trouver une énergie jusqu’alors ignorée. La D2 était prête à en découdre. Son capitaine était confiant et surtout qu’il était sûr de sa stratégie.
 
6h30. Les joueurs de la D1 arrivaient un à un, à pied, en chariot, en véhicule motorisé. Le même observateur aurait remarqué que la suffisance régnait sur ce groupe trop sûr de ses valeurs et de ses succès souvent répétés. Il aurait remarqué aussi des joueurs la tête rentrée dans les épaules, renfrognés et peu conquérant. Leur aurait-on lu les LETTRES DE MON MOULIN ? Ou les aurait-on amené pavaner au salon de l’agriculture et prendre conscience de la dégringolade de leurs sondages ? Seul le capitaine le sait ainsi que les bancs du vestiaire ! Secret semble être bien gardé.
 
Le car partit avec un quart d’heure d’avance sur l’horaire prévu. Tout le monde s’en réjouissait. Certains imaginaient déjà un échauffement musclé, bien que Germain n’ait pas prévu cet intermède entre le car et le terrain et pour cause ! Il avait imaginé toute autre stratégie.
 
Le car emprunta la Nationale 20 dans le brouillard du matin de ce mois d’hiver. Après les usines Quelle, il bifurqua sur la gauche pour rejoindre la voie rapide, celle qui mène d’Orléans à Troyes (voir plus haut, vous vous souvenez !). Nous étions fort en avance. La route n’avait pas été encombrée malgré les départs en vacances de la zone de Paris. La « quatre voies » s’ouvrait devant nous. GPS (Gentile Performer Supervisor) se tenait devant, comme tout bon organisateur.
Quelqu’un à l’arrière cria, regardez le golf sur votre droite et aussi le camping-car de Maryse et Christian qui avaient prévenu qu’ils passeraient la nuit sur le parking afin d’être parfaitement reposés. Nous l’avons tous vu le camping car et la sortie qui menait au golf, Tous sauf un Germain qui suivait à la lettre sa stratégie. Nous roulâmes encore quelques kilomètres, une nouvelle sortie, Saint Fargeau, là où nous franchissons la Loire lors des Golfiades pour nous rendre de Sandillon à Donnery. Raté ! C’est de la sortie dont je parle.
Nous avons ensuite traversé une forêt magnifique où croissaient depuis des siècles les chênes et les hêtres. Quelques bucherons nous saluèrent gentiment de la main, ils croyaient certainement que nous partions vers l’Est découvrir de lointaines contrées. Que nenni !
Il était 8h45 nous devions nous trouver au coup de fusil à 9 heures sur le trou que nos capitaines avaient sélectionné. Germain, constatant que maintenant tout allait bien pour son équipe demanda au chauffeur de faire demi-tour. Il fallait trouver une voie qui le permît. Le demi-tour fut fait. Nous allions enfin pouvoir retrouver le golf 15 kilomètres derrière nous.
Les joueurs de la D1 usèrent leur influx dans cet épisode de « roule ton car » (Rouletabille, aurait pu venir enquêter sur cette sombre affaire !). Les quolibets fusèrent de l’arrière où s’étaient rassemblés les joueurs de D1. Les joueurs et joueuses de D2 faisaient bloc derrière leur capitaine. Tout était prêt pour le deuxième round, les matchs play.
 
Arriva ce qui devait arriver !
Seul les quatre mousquetaires habitués aux sorties matinales du weekend étaient prêts et tirèrent leur épingle du jeu. Les autres joueurs de la D1 démarrèrent mal comme certain 5 down après cinq trous, soient s’étiolèrent au fil du parcours pour s’écrouler lors de la dernière ligne droite.
A l’issue du repas lorsque les résultats furent proclamés, la réalité apparut toute crue, la D2 avait laminé la D1 (voir résultat sur le site MGC). Le discours de Dominique fut éloquent, évoquant même au Directeur de Donnery (Que tous les joueurs remercient pour la qualité du parcours en cette saison) des départs en terre pour justifier la déroute, monopolisant le temps de parole, remettant l’assiette peinte (trophée remis en jeu tous les ans) à Germain qui ne put que dire Merci. Bravo Germain, pour la sélection, Bravo les joueurs de D2 pour votre niveau de prestation, bravo aux vainqueurs, bravo aux perdants. L’objectif n’tait-il pas de passer un bon moment ensemble. Ce fut sur ce point une totale réussite.
Nous reviendrons, mais nous réserverons à Germain une place sur la banquette arrière. Promis.

Publié dans La carte de score

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G
C'est quoi cette attaque en règle contre les organisateurs!
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